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DÉCOUVERTE DE POISSONS 
Le château de Poissons n'eut jamais la notoriété du château de Joinville, habité jadis par le Sire de Joinville et détruit par la révolution, ni l'importance du château d'Echenay entouré autrefois de murailles crénelées, rendues inaccessibles par de larges fossés remplis d'eau. Il paraît n'avoir été qu'une simple maison de campagne appartenant à de paisibles seigneurs qui venaient la visiter à l'époque de la chasse ou des vendanges.
Ce qui prouve que ce sont les anciens bâtiments qui n'avaient aucun caractère de château fort, avec leurs antiques pressoirs (pour fouler le raisin) conservés jusqu'à ces derniers temps. Ce sont les vastes étendues de vignes situées sur le coteau de Pscher (Pechère) appartenant à la maison et plantées de pineaux qui donnaient un vin déliquat et renommé.
En 1294-1295, le seigneur Aubert de Poissons (chevalier) dit "Civot" qui avait deux fils Aubert et Hugues donna une partie de leur propriété à l'abbaye de Saint-Urbain.
De 1609 à 1660, le château changea plusieurs fois de propriétaire.
Le château tel qu'il est actuellement, se divise en deux parties principales : les anciens bâtiments (aile Louis XIII) ou rien de remarquable n'attire l'attention, et les nouveaux (aile Louis XIV) que fit construire Nicolas Maillot de Gevoncourt en 1708 pour des réceptions, vieux déjà de trois siècles, mais non dépourvus de cachet.
Un perron assez élevé conduit à l'entrée principale. Celle-ci est encadrée de deux pilastres engagés au mur et surmontés d'un fronton triangulaire d'un bel effet. Au milieu de ce frontispice, se détache en bas relief la figure rayonnante du roi soleil. La base porte la date de 1709. C'était la fin du règne de louis XIV.
Aile Louis XIV Perron Aile Louis XIII
Les appartements de l'habitation sont très élevés, et les fenêtres qui les éclairent hautes et imposantes. Outre le rez de chaussée qui comprend les principaux appartements, la maison n'a que des soubassements et des combles. Elle est entourée d'une belle cour et d'un vaste jardin où se trouve une assez grande pièce d'eau.
Au moment de la révolution, ses nobles hôtes, les familles Mollerat de Riaucourt et Marquette de Fleury ne paraissent pas avoir été gravement inquiétés. Cette tranquillité relative fut achetée, il faut le dire, au prix de quelques sacrifices. Une perquisition fut faite au château, dans le cours de cette triste année 1793, les représentants de la nation et Monsieur J-B Evre Mollerat de Riaucourt dut faire remise de ses armes, consistant en : trois fusils à deux coups, deux fusils simples, quatre pistolets, deux épées à poignée, etc. Il dut aussi se démettre de ses droits féodeaux ainsi que les habitants du château, L. Marquette de Fleury et G. de Montallard.
Fronton représentant le roi soleil
Pendant la plus grande partie du XIX siècle, le château de Poissons fut habité par la famille de Maupas, qui était originaire du Berry et avait quelques liens d'attache et de parenté avec la famille Mollerat de Riaucourt.
Monsieur le Marquis de Maupas entra de bonne heure dans la carrière des armes. Il fit la guerre du Portugal en 1807 et se distingua dans les dernières campagnes de l'Empire. Sous la restauration il prit part, comme lieutenant colonel, à l'expédition d'Espagne en 1823. Au commencement du règne de Charles X , il fut nommé sous gouverneur du duc de Bordeaux (futur Henri V). C'est en cette qualité qu'il suivit la famille royale en Ecosse, après la révolution de 1830.
En 1832, il se retira au château de Poissons, avec les croix de St Ferdinand d'Espagne, de St Louis de France, et de la légion d'honneur.
Il mourut en 1862. On lui fit à Poissons de magnifiques funérailles. Mais son corps fut transporté à Paris pour être inhumé dans un caveau de famille. Il était parent de Monsieur Le Rebours vicaire général de Paris et curé de la Madeleine.
Porche d'entrée Une salle Cour intérieure Séquoïa
Madame la marquise de Maupas, sa noble et digne épouse, lui survécut plus de douze années. Elle s'éteignit en 1874 entourée de respect et de vénération. On conserve encore aux archives de la paroisse l'éloge funèbre que Monsieur le Marquis d'Huart de Brouthières prononça à ses obsèques.
Après la mort de Monsieur et Madame de Maupas, le château de Poissons échut à leur fille aînée, Madame Charlotte de Maupas, comtesse d'Erceville. Celle-ci l'habita jusqu'en 1892 avec sa sœur, Mademoiselle Amicie de Maupas. Elle avait un frère, Monsieur Théophile de Maupas, qui alla dans le Berry administrer le domaine paternel et ne revint plus guère à Poissons.
La vie des deux sœurs ne fut qu'une longue série de bienfaits. Dieu seul sait et pourra récompenser les aumônes qu'elles ont faites aux indigents, soit par elles mêmes, soit par l'intermédiaire de Monsieur l'abbé Jolly, curé de la paroisse, ou par celle de sœur Jude qui visitait les pauvres et les malades. Madame la comtesse s'imposa d'immenses sacrifices pour l'établissement "des frères de la doctrine chrétienne" dans une bâtisse en face de l'église et fit des dons pour l'ornementation des deux églises.
Elle s'éteignit pieusement le 21 février 1905, à l'âge de 79 ans. Sa mort fut un deuil pour la population.
En quittant Poissons, au début de l'année 1892, Madame la comtesse d'Erceville avait vendu son château à une société civile de la Haute Marne en exprimant le vœux qu'on y établît une œuvre ayant un caractère religieux. Les sociétaires en firent une maison de retraite pour dames pensionnaires dont ils confièrent la direction à sœur Léonie, religieuse de La Providence de Langres.
Le château de Poissons ayant de nombreuses réparations à faire, les religieuses de La Providence en ont décidé la vente, en 1920.
Soeurs de La Providence
C'est alors que Monsieur Paul Festugière, dernier de trois générations de maîtres de forges et directeur d'une entreprise de métallurgie, s'en rendit acquéreur. Il l'habitat avec sa famille pendant un certain nombre d'années, puis en fit donation en 1942 à sa fille Odette Festugière, épouse de Monsieur le Colonel Laurent Ballif, qui y est décédé le 6 juin 1961.