Outre le fait que le village possède deux églises espacées d'une cinquantaine de mètres, il est doublement remarquable.

C'est le village natal de Nicolas Jenson (1420-1480) qui est une figure extrêmement importante de l'imprimerie. Contemporain de Gutenberg, il aurait été envoyé à Mayence en 1458 par Charles VII pour s'initier à ce nouvel art dans l'atelier même de Gutenberg (il s'agirait en fait d'une forme d'espionnage industriel). Si ce séjour à Mayence est mis en doute par certains historiens, il est certain qu'on retrouve la trace de Nicolas Jenson en 1470 à Venise. C'est là, qu'il marquera l'histoire de l'imprimerie puisque c'est lui qui va mettre au point le caractère romain. Ce caractère est en effet beaucoup plus lisible, moins fatigant à lire que le caractère gothique utilisé jusque là. Il est donc à l'origine des caractères que nous utilisons quotidiennement. Pour Stanley Morison, le grand historien de la typographie, créateur du Times New Roman, le romain de Nicolas Jenson est le plus parfait caractère d'imprimerie jamais gravé. Il fut le plus grand imprimeur de Venise. Il y fonda une société et imprima environ 150 livres qui reste parmi les plus beaux depuis Gutenberg. A tel point qu'il fut longtemps surnommé "le prince de l'art typographique".

Nicolas Jenson

Le nom de Sommevoire est aussi associé étroitement à la fonte d'art. C'est au milieu du XIXème siècle qu'Antoine Durenne y rachète une usine. Avec la collaboration d'artistes tels que Carrier-Belleuse, Frémiet, Bartholdi, Durenne va rapidement tenir une place prépondérante dans la fonte d'art française en réussissant parfaitement à marié art et industrie. Il remporte de nombreuses distinctions lors des expositions universelles de 1862 (Londres) de 1867, 1878 et 1900 (Paris), 1873 (Vienne). On trouve des statues de bronze ou de fonte coulées à Sommevoire dans toute la France et même dans le monde entier.

À l'étranger, on citera parmi bien d'autres la statue de Champlain à Québec, la fontaine monumentale d'Edimbourg, la fontaine monumentale de Batholdi à Washington, de nombreux monuments au Brésil...

En France, les décors du pont Alexandre III, les statues du l'éléphant et du cheval (par Frémiet) qui sont aujourd'hui devant le musée d'Orsay, le monument du roi Pierre Ier de Serbie à Paris, celui des Girondins à Bordeaux, le lancer du javelot à Toulouse...

La production de Durenne ne s'est pas limitée à la production de statues. Sa devise "Faire du beau dans l'utile" a pris toute sa mesure dans la production du mobilier urbain. En pleine "haussmannisation" de la capitale, Durenne va équiper la capitale en bornes fontaines, réverbères dont il va s'assurer la quasi exclusivité vers 1890.

Les églises

L'église Saint-Pierre dans sa première version a sans doute été édifiée à l'époque carolingienne. Elle tombait en ruine au début du XVIIIème siècle et des travaux de restauration mal conduits aboutit à la chute du clocher en 1770. Après bien des péripéties l'église fut reconstruite et le chantier se termina en 1784. Menacée à nouveau de disparition dans les années 1970, elle fut sauvée par l'intervention de l'association des compagnons de Saint-Pierre. Cet édifice de style classique sert aujourd'hui à des expositions ou des concerts.

Les deux clochers
La construction de l'église Notre-Dame remonte au XIIème siècle. La nef est romane, le clocher, le chœur et l'abside gothiques sont du XIIIème siècle Elle se singularise par un porche roman dont les 17 colonnes sont toutes taillées différemment. Des fresques du XVIème siècle ornent les murs de la nef. Cette église va être l'objet de travaux de toiture qui vont lourdement peser sur les finances locales. Mais la préservation de ce patrimoine est importante.