Le style architectural

Depuis le début du siècle, l'habitat rural est en pierre.
La pierre remplace le torchis en usage autour de Montier-en-Der.
Vous pouvez découvrir ci-contre, côte à côte, les styles ancien et nouveau, qui cohabitent à merveille...

Maisons de style
Principaux édifices

L'église, certainement du XVIème siècle, de plan rectangulaire, comprend une nef unique et un sanctuaire de plan carré moins large que la nef. Une niche sur le mur de l'abside, abrite une statue en pierre de Saint Laurent datable du règne de Louis XIV.

L'objet ancien le plus intéressant est sans doute le triptyque restauré à la diligence du docteur Ronot par le service des Monuments Historiques. Le panneau central représentant le martyre de Saint Laurent témoigne d'une composition plus savante que celle des deux volets. Il n'y a rien de surprenant puisque l'artiste anonyme s'est inspiré d'une gravure de Lucas Vorsteman, d'après Rubens, datée de 1621.

L'église
Le triptyque
Les panneaux latéraux représentent, à droite, Saint Laurent porteur des Saintes Ecritures comparaissant devant l'empereur Décius, à gauche, Saint Laurent distribuant aux pauvres le trésor de l'église que lui a confié le Pape Sixte II avant d'être condamné au martyre par le même Décius. Les volets repliés représentent une scène figurant l'Annonciation "de facture assez médiocre", datée également du début du XVIIème siècle.
Henri Ronot voit dans cette œuvre celle «d'un artisan local, vivant sans doute à l'ombre de la grande abbaye voisine de Montier-en-Der, d'un artisan dont le faible talent apparaît évident sur les deux volets et qui, connaissant ses limites, a eu la sagesse de copier aussi fidèlement que possible la gravure qui lui a servi de modèle pour la scène du martyre de saint Laurent.»

Il est à remarquer que le monument aux morts est curieusement dominé par une statue de la Vierge, modèle sorti des ateliers de Sommevoire. Il n'est pas de règle d'orner de tels monuments consacrés à la mémoire des morts de toute confession d'une stature aussi évidemment catholique. Dans quelles conditions un tel choix put-il se faire ? On lit sur le socle de la statue que ce sujet fut offert par un parisien (sans doute originaire du village) ; ce don qui soulageait les finances publiques fut sans doute accepté sans débat.
 

Personnalités

C'est à Thilleux que naquirent les colonels Martin et Rémy.

Lieutenant-colonel Antoine REMY (1764-1848)
Né à la ferme de Tire-Clanchette le 14 février 1764, il s'engage au 8ème régiment de dragon à 19 ans. La révolution le trouve au grade de maréchal des logis. Combattant de Valmy, il multiplie les actes de bravoure ; le 27 juin 1793, il est promu lieutenant et le 2 pluviose an II, capitaine. En l'an VIII, à 36 ans, il obtient le grade de chef d'escadron après avoir eu un cheval tué sous lui à la bataille de Marengo.

Il est de toutes les campagnes ; lieutenant-colonel en 1807, il a été blessé quatre fois. Ce grand cavalier dans la lignée de Murat est chevalier de la légion d'honneur en 1804 et Chevalier de la couronne de fer (Ordre italien). La noblesse impériale lui est conférée : il est fait baron d'Empire en 1812. Rallié à Louis XVIII, il obtient la croix de Saint Louis. Décédé à Chaumont le 24 janvier 1848, il est inhumé dans son village natal de Thilleux où un monument en forme d'obélisque rappelle sa mémoire.

Colonel Jules MARTIN (1819-1864)
Né le 14 septembre 1819 à Thilleux, fils d'un lieutenant de cuirassiers, Jules Martin entre à Saint-Cyr en 1838 à 19 ans. Il connaît une carrière militaire des plus aventureuses sur les champs de bataille du Second Empire : Afrique, Orient, Italie et Mexique. Colonel, il trouve une mort héroïque en chargeant à la tête du 2ème zouave, le 21 septembre1864 au combat de Majona, "un ennemi dix fois supérieur au nombre".