Autrefois, les coteaux bien exposés étaient plantés de vignes et le négoce de vin allait bon train. Ainsi, les maisons possédaient un style architectural bien spécifique. Une maison de vigneron était constituée d'une grange sur la rue pour le travail du vin, d'une habitation : une grande pièce de séjour-cuisine-chambre donnant à l'opposé, sur le jardin et reposant sur la cave.
De nos jours, on peut retrouver ces maisons de style dans le centre du village.

La métallurgie a aussi forgé notre vallée… exploitation des mines de fer, fabrication du charbon de bois, produits des Hauts-fourneaux et Forges. De nombreux vestiges façonnent encore bons nombres de lieux.

Un peu d'histoire...

Nous venons d'évoquer des activités qui ont laissé leur emprunte dans notre vallée. En voici un court récit.

Aux Ecarts de Poissons se trouvaient Le Fourneau, qui traitait du minerai, et La Forge plus près du village, productrice de fonte de première fusion et de fer marchand.

Le Fourneau : en 1841, Monsieur Muel y implante un Patouillet et un bocard. Dix ans plus tard Monsieur Bourgeois y construit un haut-fourneau. Monsieur Depautaines dirige l'usine en 1865. L'usine est transformée en scierie par M. Paul Millot en 1892. Son fils Edmond crée l'usine de brosses en 1925, elle est toujours d'actualité, depuis 1972 elle porte le nom de Société Millot-Collot.

La Forge : édifiée en 1616, s'agrandit d'un haut-fourneau, de deux affineries, d'une fenderie, de bocards et patouillet. Le Maître de forge est Monsieur Molerat. En 1834, Messieurs Maupas et Arson avec l'affinage

champenois, doublent la production. Monsieur Voillaume, propriétaire en 1865, détruit ce haut-fourneau. Il le remplacera par un atelier de fabrication de peinture minium, puis par une menuiserie avant une fabrique de manches et de parquet… La propriété devenue une ferme a cessé ses activités vers 1998.

Au village le Moulin tourne encore, il est maintenant propriété de la Commune. En 1900 il éclairait pour la première fois les rues du village. La farine à pain était sa principale production avec des moutures pour animaux. Une deuxième roue a permis d'installer d'une scierie…

Le moulin

Octobre 1892, un Syndicat des Vignerons est créé pour lutter contre les gelées.

Un pressoir

Tous les vignerons s'inscrivirent pour une somme en rapport avec l'étendue de leurs vignes. Pendant l'hiver, on fabriqua et l'on numérota les pieux qui devaient être plantés sur toute l'étendue du territoire. Il y en avait 600 qui marquaient les endroits où les feux devaient être allumés. On acheta des tonneaux de goudron et une grande quantité de "foyers Lestoux", qui devaient alimenter ces feux. On joignit des branches de sapin pour rendre la fumée plus intense (on écartait avec soin les autres branches qui eussent produit de la vapeur, chose nuisible) et l'on attendit la gelée.
Elle ne tarda pas à venir, favorisée par un printemps très précoce, les vignes commencèrent à verdir dés les premiers jours d'avril. Une gelée survint le 15 de ce mois et fit quelques dégâts mais on ne crut pas devoir se déranger, il

fallait réserver ses munitions. D'autres gelées plus graves se produisirent dans la première quinzaine de mai, surtout le 7, il n'y avait plus à hésiter, on alluma les feux. On le fit 5 ou 6 fois dans le courant de mai et voici comment on procédait.
Le chef du syndicat, M. Landéville avait établi dans son jardin un thermomètre avertisseur relié à un timbre qui se trouvait dans sa maison. Dés que le thermomètre marquait zéro, le timbre sonnait et le chef réveillé allait prévenir le sonneur de la paroisse qui se levait aussitôt et allait mettre en branle la grosse cloche de l'église. Réveillés à leur tour, les vignerons se rendaient sous les halles où les chefs de section leur indiquaient le nombre de foyers qu'ils devaient allumer. On commençait par la première ligne de feux, celles des vignes basses, si la gelée augmentait, la cloche sonnait une seconde fois et l'on allumait la seconde ligne de feux, enfin s'il le fallait, on sonnait une troisième fois et l'on allumait tous les feux…

Extrait des mémoires de l'abbé Fèvre (La vie communale).

Patrimoine

Des personnalités ont marqué notre village :
 - Claude Ballif (1924-2004), musicien compositeur
 - André-Jean Festugières (1898-1982), Philosophe
 - Les grognards Louis Frèche (1781-1836), Nicolas Augustin Gillet (1773-18__), Sous-Officier et Officier sous Napoléon
 - Les Maîtres de Forge, habitants le château de Riaucourt : Familles Mollerat, Marquette de Fleury, De Maupas, Festugières.

Des édifices et vestiges : Eglise Saint-Aignan édifiée au XVIème siècle, Moulin, Grand Pont, Vierge de Châtel, Château de Riaucourt, Auditoire, Pigeonnier, Fontaine Ronde, Minières de la Petite Suisse, Calvaires et Halles, symbolisent tous ces siècles passés.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces édifices, vous pouvez consulter notre site aux rubriques : "Evolution historique, Découverte de Poissons, Bienvenue..."

L'église Saint-Aignan Le pigeonnier