Enfin, il faut signaler un tableau de valeur artistique, peint sur bois et divisé en quatre compartiments représentant les prophètes : Moïse, David, Salomon et Isaïe. Les artistes font grand cas de ce tableau. Ils n'apprécient pas autant un autre tableau suspendu aux fonts baptismaux et représentant le baptême de notre Seigneur.
Entre autres choses curieuses de cette église, on remarque un grand Christ suspendu à la voûte à l'entrée du cœur et reposant sur une poutre transversale richement sculptée. On voit aussi deux grands bas-reliefs représentent l'un la chasse de saint Hubert et I'autre l'Assomption de la Sainte Vierge.

Il y avait autrefois de curieuses boiseries garnissant le sanctuaire et les deux chapelles du transept. Ces boiseries qui s'élevaient jusqu'à la base des fenêtres étaient marquées de détails intéressants.
La partie supérieure était ornée de fleurs et de guirlandes. Par intervalle; des desseins couraient de bas en haut et se terminaient soit par une volute ionienne, soit par un chapiteau corinthien. Malheureusement ces boiseries tombaient en poussière; Elles ont été remplacées il y a environ 40 ans par des peintures qui sont loin de les valoir.

La Chaire à prêcher, qui est sans doute de la même époque rappelle ces boiseries. Ses ornements représentent des fleurs (surtout des roses), des festons, des draperies. Elle est surmontée d'un petit dôme ou abat-voix orné de têtes d'angles à son pourtour et sous lequel plane une colombe.
La tribune, qui masquait deux belles fenêtres, a été réduite à des proportions plus petites. Elle est entourée d'une grille en fer, ainsi que les fonts baptismaux.

Signalons encore quelques-unes des statues qui ornent l'église : le Sacré-Cœur, la Sainte Vierge, saint Joseph, sainte Anne, saint Aignan le saint patron de notre église et saint Antoine de Padoue portant l'Enfant-Jésus qu'il vit en songe (à gauche), saint Vincent protecteur des vignerons dont la fête était solennellement célébrée à Poissons qui était couvert en majorité par des vignes et saint Célestin (à droite) etc...

Le portail de l'église est remarquable. Il a deux grandes portes séparées par un trumeau. Entre ces deux portes et dans le trumeau se dresse une vieille statue (en pierre) de saint Vincent (1908) qui aujourd'hui encore est en grande vénération.
Plus haut, dans le tympan, apparaissent deux beaux bas reliefs représentant l'un à gauche la naissance du Sauveur à Bethléem, l'autre à droite, l'adoration des mages.

Au milieu on voit le Christ bénissant. Le tout est encadré dans une riche archivolte formée de trois zones concentriques de voussures reposant sur des colonnettes appliquées au mur. Les pierres qui forment l'archivolte sont découpées en dentelle et travaillées à jour. On y admire aussi beaucoup de petites statues délicatement travaillées et représentant des martyrs ou d'autres Saints.
Malheureusement plusieurs de ces statues ont été mutilées, de plus le tout est recouvert d'un mauvais badigeon. Entre les colonnettes se trouvent des niches vides qui jadis servaient de cadres à des images de Saints.

En avant du portail s'élève le porche, véritable monument bâti dans le même style que l'église. On y accède par trois grandes baies dont deux, les baies latérales sont en plein cintre et dont la troisième, la principale est ornée de sculptures et se termine par une arcade en doucine. La voûte du porche est chargée de "culs de lampes" assez bien travaillés et ressemblant à ceux que l'on peut voir au chœur de l'église Saint Jean de Chaumont, un de ces "culs de lampe", taillé en rosace porte deux poissons sur un gril ; ce sont les armoiries de Poissons.

Le porche est couvert d'un toit en pyramide, à la base duquel règne une balustrade en pierres ajourées dans le style flamboyant. Cette balustrade à compartiments variés couronne gracieusement l'édicule.
Les murs de l'église et du porche sont soutenus par des contreforts adhérents.
Ceux du porche sont ornés de plantes sculptées et de diverses autres décorations. Le premier contrefort de l'église, à gauche en entrant laisse un ecce homo en pierre qui attire l'attention. A droite, entre le portail et le contrefort angulaire, se dresse une tourelle gothique par laquelle on monte au clocher. Les corniches du transept et de l'abside sont soutenues par des modillons dont plusieurs, surtout aux angles, sont ornés de figures grimaçantes. Ainsi cette église est un des monuments les mieux caractérisés du XVI siècle.

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