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LA VIE ÉCONOMIQUELa vigne
Un peu d'histoire...

Les origines

Tout commença 1 siècle avant notre ère où la dite Gaule, qui en fait comprenait quatre Gaules : la Narbonnaise, l'Aquitaine, la Celtique et la Belgique, fut confrontée à Rome.
La Gaule Narbonnaise, annexée à l'Italie en 123 av. J.-C., avait le statut de provincia. Elle fut administrée civilement et militairement par un proconsul romain.

La vie économique y est très méditéranéenne. C'est alors la seule région de Gaule où l'on cultive la vigne, importée d'ailleurs. Dans les débuts, les Gaulois dépendaient entièrement des marchands grecs pour la fourniture du vin. Lorsque la vigne fut acclimatée dans la région, les Gaulois de la Province fabriquèrent eux-même leur vin qui était déjà fort apprécié et recherché chez eux...!
Chez les Massaliotes, autour de Massalia (Marseille), on y fabrique déjà des vins rouges épais et taniques. Chez les Volques Arécomiques, autour de Nemausus (Nîmes), ce sont des vins blancs légers davantage appréciés. Puis vient le temps de la variété en fonction des méthodes et des us et coutumes. Ainsi, par exemple, dans la vallée de la Durance on obtient un vin doux et liquoreux en tordant la queue des grappes et en les laissant exposées sur le cep aux premières gelées de l'hiver, ressemblant de nos jours au fameux vin jaune du Jura.
Les Gaulois, comme tous les Celtes, sont adeptes de repas bien arrosés. Au cours de ces festins, on y mange un peu de pain et beaucoup de viande bouillie ou grillée, la boisson y est abondante, pour les riches c'est du vin qu'ils font venir d'Italia ou de la région de Massalia, pour les moins riches, c'est de la bière d'orge préparée avec du miel. Ils terminent souvent ces festins complètement ivres. Bref, il est bien connu que l'alcool excite l'imagination et les passions...
Certains auteurs grecs et latins attribuent aux Gaulois, ceux de la Province (ancienne Gaule narbonnaise) l'invention des tonneaux beaucoup plus pratiques que les jarres de terre cuite pour la conservation et le transport du vin. On voit bien ici l'origine de la réputation des vins français...!

La Gaule au temps de Vercingétorix
La Gaule au temps de Vercingétorix.


Vers 60 av. J.-C., par le jeu des rivalités entre les différents peuples gaulois (la guerre des Gaules), César (101-44 av. J.-C.) et les Romains, profitants du départ des Helvètes (Gaule celtique et nouvelle Suisse) par crainte de la proximité des Germains pour s'installer en Saintonge (Charente-Maritime), purent s'infiltrer vers le nord. Il s'implantèrent principalement en Gaule belgique et dans le nord-est de la Gaule celtique qui était essentiellement peuplée de Lingons, dont le nom se reconnait en Langres, et qui occupaient la Haute-Marne et une partie des Vosges.
En 52 av. J.-C., une coalition gauloise, dont le chef n'était autre que Vercingétorix (78-46 av. J.-C.), venait de voir le jour pour combattre Jules César. Les Lingons, étrangers à cette coalition et alliès de Rome, permirent ainsi à César de conquérir la Gaule par le nord.
Vous connaissez la suite...

Plus proche de nous

An 857, date de fondation de l'abbaye des moines bénédictins à Saint Urbain. En 868, grâce à Charles le Chauve qui donne à ces moines la rive gauche de Poissons, la vigne va voir le jour et se perpétuera jusqu'au XIXe malgré les fléaux et, en fin d'existence, la concurrence des vins du pays du soleil.

Mais il semblerait aussi qu'à Poissons les Romains fussent déjà passés...!, et peut-être avaient-ils déjà planté et cultivé des vignes pendant la période Gallo-Romaine de 50 av. J.-C. à 481 apr. J.-C. ?

"Le père des vignes" évêque d'Orléans tenait-il ce titre distinctif de sa propre expérience des vignes ou bien le lui avait-on transmis cette façon de faire ? Toujours est-il qu'à cette époque le "vin d'honneur" faisait le bon accueil dans les réceptions chez les gens de "qualité".

Une vieille vigne sur les coteaux... Une maison de vigneron où on passe par la grange pour entrer dans l'habitation, la cave étant en dessous Une cave voûtée de vigneron avec ses tonneaux en bois

Mais passons aux siècles révélateurs, fin XVIIIe et XIXe, les années ne se ressemblaient pas toutes en qualité et en quantité…

Ainsi dans notre paroisse, à l'époque, les transports aidant, on pouvait écouler le vin et acheter du blé, ce qui permit de replanter des vignes car cela était réglementé par l'état, on allait même jusqu'à en détruire pour les remplacer par des céréales quand la quantité de grain paraissait insuffisante pour nourrir les habitants.

La vigne connut alors son apogée et chaque année avait une particularité. En 1811, ce fut le "vin de la comète", appelé ainsi à cause de la pousse rapide malgré un départ tardif dû aux gelées détruisant les premiers bourgeons. Mais il mûrit de force par les grandes chaleurs d'été provoquées par la comète de Halley...

Surpris en pleines vendanges ! Un moment de détente et de dégustation... Un pressoir reconverti !

Du bon vin en 1825 et 1828, exceptionnel en 1834 où il se vendait 15 ou 16 F la pièce de 230 l. En 1860, année de Chatel, un vin abondant mais sans qualité, on l'appela "Garibaldi" du nom du révolutionnaire italien qui envahissait les états et les églises.

En 1865 une qualité incomparable, il se vendait 30 ou 40 F la pièce. En 1866 on l'appela "Bismarck", du nom du Prussien qui battit l'Autriche et allait combattre et envahir la France.
Mais en 1890 le mildiou commençait ses ravages puis la cochylis ou teigne de la grappe (petit vers qui mange le raisin).

C'est en 1893 que l'on s'aperçu que les vignes ne gelaient pas quand le ciel était nuageux, alors on fit de la fumée. C'est ainsi que des feux préparés à l'avance, utilisant des branches de sapin, furent allumés plusieurs fois au mois de mai cette année là. Quand le thermomètre marquait 0°, le chef du syndicat désigné, M. Landéville, déclenchait le son de cloche pour prévenir qu'il fallait les allumer.
Le résultat a été médiocre et les vignes hautes seules, produisirent peu mais de bonne qualité.
Passé 1900, le phylloxéra détruisit les vignes du Midi et même de la Bourgogne. Il apparu ensuite chez nous, et des précautions furent prises pour éviter à cet insecte microscopique de s'installer mais tous n'y croyaient pas, de plus, le traitement laissant à désirer, en trois ou quatre ans la moitié du finage était détruit.

Le phylloxéra
Le phylloxéra (phylloxera vastatrix) fut introduit d'Amérique en Europe accidentellement avec des plants d'importation vers 1864 alors que l'on combattait l'oîdium. Il ne se développe que sur les racines en Europe et les piqûres de ces pucerons provoquent une perturbation dans l'équilibre de la plante, les tissus des racines se nécrosent, la racine finit par pourrir.
L'insecte ailé pond des œufs males et des œufs femelles sur les racines ; les pucerons passeront l'hiver en détruisant par leurs piqûres les racines ; aux beaux jours, leurs œufs seront prêts pour un nouveau cycle.
Les vignes américaines ne sont pas touchées par l'insecte car elles réagissent en formant un bourrelet de liège qui protège les tissus intérieurs.
On revient donc à nos greffes sur pieds américains, la seule façon de se protéger de ce fléau.

Il fallait aussi combattre l'oïdium, le mildiou, la cochylis, la pyrale (chenille qui mange la feuille), le black-rot (un champignon).
La reconstitution du vignoble déjà commencée, mais pas toujours concluante, a fourni l'expérience quant au choix du plant ; on choisit des plants américains que l'on greffe après avoir suivi des cours dès 1903 ; ceux-ci semblent résister aux phylloxéra comme le riparia rupestris 1202. Le gros gamay produit davantage et résiste aux intempéries ; quelques vignerons utilisent des plants directs (sans greffe). Les années 1904, 1908, 1912 donnèrent avec tous ces plants un vin de qualité.

De nos jours, il existe encore quelques vignes qui sont choyées. Daigne le ciel rendre à nos beaux vignobles la prospérité d'autrefois.

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